" Trois heures, c'est toujours trop tard ou trop tôt pour accomplir ce que l'on veut" - Jean-Paul Sartre

samedi 16 juillet 2011

Ru de Kim Thuy

En vacances à Québec pour une semaine, j'ai choisi de prendre une pause de la lecture éreintante que j'avais entâmé quelques jours auparavant. Je ne sais pas trop ce qui m'a pris de commencer à lire Tristram Shandy en plein été (enfin si, il est bien clair que je n'aurai jamais le temps de lire ce livre-là en même temps que je travaille, il est trop long), mais je n'y suis absolument pas assidue, cherchant toujours autre chose à lire. J'ai toujours une certaine déception à lire des livres en anglais parce que j'ai peur de manquer certaines subtilités qui auraient sans doute été évidentes en français. D'un autre côté on dit souvent que la lecture en traduction est une coche au dessous de la lecture de l'oeuvre en langue original. Mais mon opinion sur le sujet a complètement changée après la lecture d'un texte d'Alberto Manguel parlant avec amour de la façon dont Rilke avait amélioré l'oeuvre de Louise Labbé en créant de nouveaux réseaux de sens et en simplifiant les références à des connaissances que nous n'avons plus maintenant. Depuis, je me dis qu'il faut peut-être le voir comme si deux auteurs travaillaient un même texte pour donner un résultat optimal (Bon, ça prend aussi un très bon traducteur, aussi). Malheureusement, je n'ai que la version anglaise de T. Shandy. L'ancien anglais et les dérives sur des termes techniques me posent problème et minent ma motivation.


Le point positif de tout cela est qu'en ne me sentant pas coupable d'abandonner mon livre, j'ai pu enfin lire Ru, de Kim Thuy dont j'avais entendu beaucoup de bien dans les derniers mois. Petite plaquette, j'ai eu besoin de moins de trois heures pour compléter ma lecture. Je ne sais pas si les langues asiatiques appellent plus généralement à la brièveté, mais j'y ai retrouvé le même style direct et poétique qui se trouve dans Les Lettres chinoises de Ying Chen. Pour ce qui est du sujet, il porte sur l'identité hybride, comme la plupart des oeuvres de la littérature migrante. On se retrouve à cheval entre l'enfance et les traditions familliales vietnamiennes et l'intégration québécoise qui semble dans son cas (et pour une fois) concluente. Seul bémol, les liens qu'elle fait entre son enfant autiste. Les parallèles me semblaient pour la plupart superflus et un peu forcés, même s'il est légitime qu'elle aborde son présent. Une lecture légère et sucrée pour l'été!

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