" Trois heures, c'est toujours trop tard ou trop tôt pour accomplir ce que l'on veut" - Jean-Paul Sartre

mardi 27 septembre 2011

mardi cinéma: Rashômon


Pour ne pas prendre de retard dans notre liste de films à écouter en 2011, nous avons écouté cette semaine deux grands classiques du cinéma qui manquaient à ma culture et qui mériteraient chacun un billet particulier. Je parlerai donc de Rashômon de Kurosawa étant donné que le Dicateur de Chaplin et beaucoup plus connu. Un ami nous avait prêté le film il y a bientôt cinq ans et croyant qu'il était très long, nous avions toujours évité de l'écouté (finalement il ne dure même pas 1h30).

L'histoire commence lorsque trois hommes s'abritent de la pluie torrentielle et se mettent à discuter d'une histoire de meurtre dont ils ont chacun entendu parler. Un homme a été retrouvé mort dans les bois et ils essaient de reconstituer l'histoire de ce qui peut s'être produit avant sa mort. Le paysan ayant retrouvé le corps raconte sa version des faits, puis on discute des versions données au procès par la femme et un criminel notoire. Après cela, un des hommes se protégeant de la pluie affirme qu'aucune de ces versions n'est juste et qu'il a été témoin de toute la scène. Le film questionne l'idée de vérité et les perceptions et les préjugés de chacun des personnages.

Le film est très postmoderne dans sa structure puisqu'on reprend quatre fois la même histoire selon quatre points de vue différents. Certaines actions sont répétées dans toutes les histoires, mais l'histoire est très différente d'une fois à l'autre. La postmodernité du propos contraste avec le noir et blanc du film. Pour 1950, il s'agit d'un long métrage fort original, mais il est vrai qu'il n'a peut-être pas si bien vieilli surtout parce qu'il est fréquent aujourd'hui de juxtaposer des histoires et qu'il est même plus courant de les imbriquer les unes dans les autres. Le fait de mettre chaque version à la suite de la précédente donne l'impression que le film est répétitif et qu'il dure beaucoup plus longtemps que le temps qu'il fait en réalité. Le film est intéressant parce qu'il montre différentes possibilités plausibles et qu'il interpelle le spectateur et l'incite à prendre partie pour une histoire plutôt qu'une autre. Un film qui laisse songeur et qui est à voir au moins une fois!

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