" Trois heures, c'est toujours trop tard ou trop tôt pour accomplir ce que l'on veut" - Jean-Paul Sartre

mardi 24 avril 2012

Mardi lecture: Saga de Tonino Benacquista

S'il y a une chose fabuleuse avec cette grève étudiante qui amorce sa onzième semaine aujourd'hui, c'est de voir la solidarité des étudiants, qui contre vents et marées, contre gouvernement, opinion publique et injonctions, choisissent de rester debout et de faire entendre leur voix peu importe le prix qu'ils devront ultimement payer pour leurs actes. Depuis le début, j'essaie de les appuyer du mieux que je le peux en me présentant dans diverses manifestations et pendant le piquetage. Quand le moral des troupes semble bas, j'aime me réfugier dans un bon livre pour oublier le tumulte et relaxer un peu. La semaine dernière, plusieurs années en retard sur tout le monde, j'ai lu Saga, le roman de Tonino Benacquista dont je n'avais pas entendu parler. Cette lecture m'a permis de m'évader dans une histoire intéressante l'instant d'un moment.


Le roman commence avec la présentation des personnages qui sont tous dans une creux professionnel. Ce sont des auteurs qui reçoivent peu de reconnaissance et encore moins d'argent de leur travail. Il y a Louis, le doyen qui travaille dans l'ombre de Maestro, un grand réalisateur, Jérôme, qui s'est fait voler le scénario d'un film d'action ayant eu un succès monstre au box office, Mathilde, une écrivain prolifique dont les romans à l'eau de rose sont boudés par les lecteurs et Marco, un jeune finissant qui se cherche un premier emploi de scénariste. On réunira ces quatre personnes avec leurs forces et leurs faiblesses afin de créer Saga, un feuilleton diffusé sur une chaîne nationale pendant la nuit afin de respecter certains quotas. Leur salaire sera risible, mais ils ont une liberté totale quant à l'écriture (pourvu que le tournage puisse être économique). Ce livre propose une réflexion sur ce qu'on nous présente à la télévision, sur la notion de divertissement et sur le monde de l'écriture. On les voit cheminer pour venir à bout des 80 épisodes à leur contrat, réfléchir à ce qu'ils feront après la série.

Le roman est drôle et rafraîchissant parce qu'il n'a pas l'air de se prendre au sérieux, exactement comme les personnage qui savent que leur série télé peut contenir les pires énormités sans que les spectateurs ne décrochent pour autant. Le style est léger et fait presque penser à un livre d'été, à lire sur la plage. L'histoire est captivante et j'ai lu tout le livre assez rapidement. Par contre, j'ai trouvé qu'il y avait une rupture de ton assez importante vers le milieu du livre. Ce qui était léger et comique devient soudainement sérieux et long. L'intrigue, qui était jusqu'alors assez rythmée semble alors tomber à plat. Selon moi le roman aurait dû se terminer avec la fin de la série. Ce qui vient après est plus du remplissage et est trop éparpillé pour garder l'attention du lecteur. C'est dommage, parce que le début avait l'originalité du 99F de Beigbeder, mais compte tenu de la fin, il m'est difficile de dire que ce livre est excellent. Il est certainement bon, mais il ne passera probablement pas à l'histoire.

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