" Trois heures, c'est toujours trop tard ou trop tôt pour accomplir ce que l'on veut" - Jean-Paul Sartre

mardi 30 août 2011

mardi cinéma: Festen

Les semaines passent et notre liste de films à voir raccourcit à vue d'oeil. Cette semaine, nous avons une cargaison de films à écouter et nous avons débuté sur une bonne note avec une suggestion d'un ami, un film danois intitulé Festen. Relativement récent (1998), le film semblait au départ dater un peu plus. Suivant les préceptes du Dogme95 créé conjointement avec Lars Von Trier, ce film se veut "anti-américain" dans le sens où on évite la poudre aux yeux pour arriver à l'essentiel des personnages. On peut être irrité au départ par l'utilisation de la caméra à l'épaule (un des principes du dogme95), mais après quelques minutes, cela semble aller de soi et être naturel. La seule chose qui m'a un peu dérangé n'est pas réellement reliée au film, c'est le doublage français qui était particulièrement forcé (mais je suis consciente que si le film avait été en danois, comme le principe l'exige puisque qu'il faut que le son soit enregistré sur place et non en studio, et sans effets spéciaux, je n'aurais rien compris).



On y raconte l'histoire de famille d'un père de famille bourgeois qui invite famille et amis dans son manoir pour fêter ses soixante ans. Ses deux fils et sa fille y sont, son autre fille s'étant suicidé quelques temps plus tôt. Comme il a peur de ne pas arriver à parler de sa fille pendant le souper, il demande à son fils ainé de préparer un discours pour rendre hommage à la jeune femme. Le film critique ouvertement l'attitude raciste, superficielle et bourgeoise de cette famille élargie qui se voit obligée de de laver son linge sale en famille. L'intérêt de cet opus est justement qu'il ne semble pas peuplé de personnages, mais d'êtres humains et chacun peut faire des liens avec des personnes qu'il connait. l'objectif esthétique de ne pas user d'artifices dans le tournage est visiblement efficace et appuie la crédibilité de cette histoire de famille. Le film écorche au passage les gens qui tentent le plus longtemps possible de s'accrocher aux apparences dans le but de ne pas perdre la face. Rarement un film n'a critiqué aussi clairement une classe sociale et les conventions et cela en fait un film très rafraichissant. Un film dont on sort bouleversé tant il est vrai, et dans notre liste de films, un de mes favoris.

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