" Trois heures, c'est toujours trop tard ou trop tôt pour accomplir ce que l'on veut" - Jean-Paul Sartre

mardi 8 novembre 2011

Le cimetière de Prague - Umberto Eco

Comme je l'avais précisé il y a quelques semaines, ma prochaine lecture était le dernier roman d'Umberto Eco. Je l'ai maintenant terminé et je peux dorénavant le mentionner en sachant de quoi je parle. Une lecture très intéressante que j'ai complété en moins de deux semaines alors que j'aurais dû être en train de lire autre chose.

On y raconte l'histoire d'un Piémontais, Simon Simonini, qui est un faussaire littéraires, sorte de personnage qui rédige des testaments "égarés" ou qui auraient dû être écrits avant le décès de quelqu'un. Son travail prendra de plus en plus d'ampleur jusqu'à ce qu'en plus de travailler comme scribe, il deviennent une sorte d'espion. Parallèlement à cette histoire racontée sous forme de journal intime, on retrouve de manière intercalée des textes d'un mystérieux prêtre qui est le voisin de Simonini et qui semble connaître plusieurs détails de sa vie personnelle, sans toutefois connaître Simonini. On suit les péripéties du personnage principal en plus de voir les répercussions des documents créés par le protagoniste tout en essayant de comprendre l'identité du mystérieux curé.

Les chapitres concernant Simonini sont réellement intéressants, ils sont bien documentés et s'arriment à des faits historiques de France ce qui rend l'histoire captivante. De plus, Eco réalise un tour de force en mettant en scène un personnage principal cruel, raciste et désagréable qu'on a envie de suivre dans ses aventures. Le roman a créé un tollé en Italie lors de sa parution. Le personnage de Simonini critique généreusement les Allemands, les Italiens, les Français, les Juifs, les Jésuites et les femmes. Il oblige le lecteur à dissocier l'auteur du propos du personnage qui dénonce en réalité le rascisme présent au début du 20ème siècle. Pour le courage que ça prend à ébranler la valeur de la tolérance dans un roman, je lève mon chapeau bien haut à Umberto Eco, un auteur qui n'écrit visiblement pas dans le but de plaire aux critiques. On nous montre clairement comment le faux a pu midifier l'histoire, un sujet réellement passionnant et peu abordé dans la littérature.

La partie la moins réussie à mon sens est ce mystère sur l'identité du personnage religieux qui n'était pas nécessaire pour rendre l'oeuvre intéressante. Le dénouement n'est pas particulièrement surprenant et les deux narrateurs n'apportent pas beaucoup à l'histoire. Par contre le roman en général est très réussi et les images ajoutent à l'ambiance du livre en plus d'ajouter au ludique de la lecture. De tous les romans d'Umberto Eco que j'ai lu, il s'agit sans l'ombre d'un doute de mon favori.

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